Une œuvre terminée m'a souvent parue pétrifiée dans ses finitions d'objet, morte.
J'ai donc tenté d'explorer ce que pourrait être un vécu supplémentaire, venant après le stade d'achèvement habituel. On pouvait également envisager que les œuvres soient liées par leur nature à l'idée de déplacement et de rencontre.
Le costume
Il s'agit d'un vêtement fait de deux toiles, une cagoule, deux bottes et deux moufles. Le tout est réalisé dans le même coton écru, aux mesures de mon corps.
Mon idée primitive était d'exposer où je le voudrais sans me soucier des relais culturels ordinaires.
D'où l'anonymat de genre et d'âge dus à l'effacement de l'identité et l'appropriation sauvage du haut–lieu choisi pour l'exhibition. L'ensemble vit ainsi, en voyageant avec moi. Les toiles changent selon mes gestes ou les aspects météorologiques, entrent en résonance avec le lieu où elles paraissent.
L'ensemble de tissu se modifie en gardant les traces indélébiles des contacts avec la terre ou les végétaux des endroits visités.
Volo habilis
C'est une œuvre itinérante munie d'une housse. Le principe d'un coffre portable permet de réaliser la tension de la toile et sa suspension dans la plupart des lieux. Cette mobilité permet d'établir des rapports changeants avec les espaces d'exposition improvisés et marque la volonté d'échange avec les spectateurs.
Galilet
Galet de basalte trouvé à La Réunion en 1998 et muni d'un tube porte–adresse.
Depuis, ce galet apprivoisé nommé Galilet m'accompagne dans mes déplacements. Sa présence au sein des environnements rencontrés révèle certains de leurs aspects inaperçus jusque là.
Ainsi, le touriste même, par sa personnalité, construit ce qu'il visite.